Né le 19 février 1910 à Kansas City (Missouri), il déménage avec ses parents en Grande Bretagne en 1915. Là, il fait ses études au "Westminster School" et après au King's College, Cambridge, en 1931. Il manque un concours pour une bourse d’études à Cambridge et se tourne, ainsi, vers des recherches appliquées de base dans les hôpitaux de Londres de 1935 à 1939 avant d’aller à l’Institut neurologique Burden de Bristol jusqu’à sa retraite en 1970. Il fait aussi des recherches aux Etats-Unis, en Union Soviétique et d’autres pays d’Europe.
Jeune homme, il a été très influencé par les travaux du physiologiste russe Ivan Pavlov. Neurophysiologiste respecté, William Grey Walter est un pionnier de l'électroencéphalogramme (EEG) : il découvre notamment les ondes "béta" (rapides) et "delta" (lentes) associées respectivement à la lumière et au sommeil profond. Il développe aussi la première machine d’amplification de la topographie cérébrale.
À la fin des années 40, le Dr Walter a mené des recherches sur les robots auto-mobiles et autonomes à la “Burden Neurological Institute”, comme une partie de sa quête d’un modèle du fonctionnement cérébral. Il voulait étudier le fondement des actes réflexes simples. Ensuite, il voulait valider sa théorie des comportements complexes provenant des connexions nerveuses. Pour ses travaux, il construit deux robots "tortues" nommées "Elsie" et "Elmer" (pour ELectronic MEcanical Robots) dont les succès ont inspiré et influencé le départ et le développement de la cybernetique.
Ces "tortues" sont de véritables précurseurs des armes dites intelligentes et des robots industriels d’aujourd’hui. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le Dr Walter a travaillé sur les missiles auto guidés et la technologies du radar. Dans les années 60, il a continué ses travaux en neurophisiologie.
Marié deux fois, il a été père de deux garçons du premier mariage et d’un troisième du second mariage. Une des tortues a été restaurée en 1995 et se trouve dans la collection du Smithsonian Institution à Washington.
En 1970, il est victime d'un grave accident d’automobile, des suites duquel il décède 7 ans plus tard.
Autres robots développés par Walter Grey :
Le robot Shakey développé en 1970 n'est certes pas beau à voir. Il a pour tête une grande caméra qui peut tourner et s'incliner et son corps est constitué par un immense ordinateur reposant sur une plate-forme à trois roulette. Si Shakey parvient à se mouvoir par lui-même, c'est avec une exaspérante lenteur (il lui faut une bonne heure de calcul avant d'opérer un mouvement).
Quant à son nom, il est dû aux secousses qu'il éprouve lors de tels déplacements : Shakey signifie "qui tremble". Il n'empêche, ce gros balourd sait se mouvoir par lui-même car il peut sentir son environnement, par ses divers capteurs : sa caméra, mais aussi un télémètre pour mesurer les distances et des senseurs tactiles pour percevoir les obstacles. Shakey est en mesure d'amener un objet d'une pièce à une autre.
Dès 1970, une application industrielle mise en œuvre chez General Motors recourt à la vision robotique dans une fonderie installée à Ontario, au Canada.
Ce robot marcheur GE Walking Truck, créé en 1980, témoigne de la folle popularité de la robotique à cette époque. De très nombreux laboratoires et grandes entreprises commencent à développer des robots de plus en plus complexes, mais aussi de plus en plus extravagants. Les ordinateurs sont de plus en plus utilisés et annoncent l’émmergence de l’Intelligence Artificielle (l’I.A.).
Julien Chambille.